Charles Philibert-Thiboutot

1500m//5000m Club d'athlétisme de l'Université Laval, Québec

The Trial of Miles; Miles of Trial. Ce pourquoi je cours

Cette phrase populaire du best seller de John L. Parker, Once A Runner, a certainement inspiré plusieurs générations de coureurs à toujours viser plus haut. C’est pendant mon camp d’entraînement en Floride, sans réseau wi-fi, que je me suis mis à la lecture de son œuvre et que cette citation a pris tout son sens pour moi.

Il m’arrive souvent de me faire demander pourquoi je cours et j’ai toujours des difficultés à répondre, pour bien souvent donner une réponse qui ne me satisfait pas. Ce dépassement de soi qui unit tous les coureurs est ce qui nous définit, et je n’ai jamais su mettre le doigt sur comment expliquer concrètement ce phénomène, quelle est cette force interne qui nous pousse à courir.

Dans un livre comme Once A Runner où le protagoniste est un Miler universitaire, c’était facile me plonger dans l’intrigue du livre. Mais c’était encore plus facile de le dévorer puisque pour une première fois, quelqu’un était capable d’illustrer à travers les mots les raisons pour lesquelles je cours, ainsi que ce qui défini, à mes yeux, les meilleurs coureurs.

J’ai probablement manqué le bateau et peut être que la majorité de mes amis coureurs l’ont déjà lu; mais si ce n’est pas fait, je vous le recommande fortement. Surtout si l’athlétisme scolaire/universitaire est ce qui vous attend bientôt. Merci à mon ami Dany Racine pour la recommandation.

The Trial of Miles, qui pourrait être traduit par le «test des milles», représente tout ce travail que l’on fait, loin des yeux de nos proches, de nos adversaires et des spectateurs. Les heures passées à l’entraînement, les centaines, les milliers de kilomètres courus. Oui, c’est un test, parce qu’un coureur qui a de l’ambition voit haut, et doit pousser son corps aux limites de l’imaginable pour devenir le meilleur.

Un test, parce que le corps parfois nous dit non. Il nous dit qu’on a mal, qu’on est fatigué. Alors que la charge s’accumule, on continue à viser de plus en plus haut. La lourdeur des kilomètres se fait sentir dans les jambes. Les mouvements du quotidien deviennent de plus en plus difficile et douloureux. C’est un duel. La tête contre le corps. Qui gagnera?

C’était le genre de test que je m’imposais en Floride. Au fil des jours, plus de kilomètres; des kilomètres plus vites; des kilomètres qui me semblaient parfois longs; des kilomètres qui m’ont rendu faible sur le moment.

Puis, j’ai passé le «trial». Ces kilomètres ont fait de moi quelqu’un de beaucoup plus fort. J’étais prêt pour «The Miles of Trial».

C’est maintenant à nous de tester les milles. Ceux-ci nous ont tombés dessus, nous ont fait souffrir, fléchir, grimacer, nous ont brisés, cassés et laissés au dépourvu. Pourquoi un coureur se donnerait autant de mal, si ce n’était pas de sa nature compétitive qui le pousse vers un objectif qui vaut plus que de l’or à ses yeux?

C’est maintenant que vient le moment crucial : la course. Ce moment qui est maintenant sous les yeux de tous : les proches, les adversaires, les spectateurs. Le seul moment, aussi court soit-il, qui compte. Le moment qui fera d’un coureur un compétiteur glorieux ou médiocre.

Bien qu’il soit moins long, ardu et intensif que le test des milles, les milles de test sont tout aussi important. Ce sont les moments où le coureur peut saisir sa gloire et réclamer ce qui lui est dû.

Quels ont été mes kilomètres de test dernièrement? Trois distances, et trois records du Québec à la fin janvier : 2 :21.02 pour 1000m, 3 :43.21 au 1500m, 7 :53.99 au 3000m. Maintenant il faut répéter la procédure et viser, miser plus. The Trial of Miles, Miles of Trial.

Pourquoi j’aime courir?  C’est cet instinct de compétition qui me guide et qui fait de moi quelqu’un qui aime la course. Cet instinct qui m’amène à me tester jour après jour, pour ensuite tester mes adversaires et tester le chrono.    

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