Charles Philibert-Thiboutot

1500m//5000m Club d'athlétisme de l'Université Laval, Québec

Un été presque parfait

Le jour suivant mon retour au niveau de la mer après un camp extrêmement intense à Mammoth lakes, je courais mon premier 1500m de l'année au OXY high performance classic à Los Angeles. Après un séjour si physiquement éprouvant en altitude, à quoi devais-je m'attendre? Rien de moins qu'un chrono de 3:38.55, un record personnel de 2 secondes. C'était la prémisse d'une superbe saison.


Une saison où je suis monté pour la première fois sur le podium du championnat canadien senior, pour remporter l'argent derrière le vétéran Nate Brannen; où j'ai couru 4x sous 3:40, ce qui représente les 2e, 3e, 4e et 5e meilleures performances de tous les temps au Québec sur 1500m; où j'ai également fait des records personnels sur 800m (1:47.55) et 5000m (13:56.72).

Pour terminer la saison en beauté, seulement 3 jours avant mon repos annuel prévu, j'ai reçu une invitation à la coupe Continentale de l'IAAF, qui avait lieu le 13 et 14 septembre à Marrakech.

Cette compétition réunissait les 2 meilleurs coureurs de chaque continent sur toutes les épreuves. Ces deux coureurs, choisis parmi leur continent respectif, ne doivent pas provenir du même pays. Je représentais donc l'Amérique avec l'américain Leo Manzano, médaillé d'argent aux olympiques de 2012. J'allais me mesurer aux coureurs de team Europe, Afrique et Asie-Océanie, ce qui incluait entre-autre Asbel Kiprop (champion du monde et olympique), Ayanleh Souleiman (champion du monde indoor), Nick Willis (médaillé d'argent olympique en 2008), Mahiedine Mekhissi-Benabbad (médaillé olympique sur steeple)...bref pas le même calibre que j'ai l'habitude de courir contre.

À presque toutes mes courses cet été avant la coupe, qui étaient de calibre bien moins élevé, j'arrivais soit premier ou deuxième. C'était donc un test que j'attendais avec fébrilité de me mesurer aux plus grands de ma discipline.

Sur le coup, je trouvais ça déplaisant d'être arrivé dernier. Mais après par la suite, j'ai su réaliser que j'avais eu une chance incroyable de seulement être présent sur cette ligne de départ. Ces coureur expérimentés sur la scène mondiale ont tous des PBs entre 7 et 10 secondes plus rapide que moi. Même si je suis arrivé dernier, je me suis battu, j'ai tenu mon bout et j'ai terminé 3 secondes derrière la première place.

À bien y penser, savoir que dans une course stratégique, je suis seulement à 3 secondes de ce qu'il y a de meilleur sur la planète, ça devient bien plus motivant que déplaisant. Je sais que je suis loin d'avoir atteint mon potentiel et je termine donc cette saison sur la faim, avec presque de l'impatience face aux saisons qui sont à venir.

De plus, il faut savoir que toute l'expérience d'un championnat majeur représente du vécu incroyable. Si j'ai la chance de participer aux pan-ams, aux championnats du monde, aux jeux du Commonwealth ou aux Olympiques, tout le processus très formel de l'échauffement, de la chambre d'appel, de l'entrée au stade et des présentations sur la ligne dans un aussi gros stade ne seront plus de l'inconnu pour moi.

Pourquoi une saison presque parfaite? Parce que j'ai fait un grand pas vers l'avant, plus qu'on aurait pu l'imaginer peut-être. Mais je ne peux pas me permettre d'être satisfait pleinement; je dois regarder de l'avant et travailler sur mes faiblesses. Ma carrière est encore jeune et je sais que je peux aller chercher un niveau bien plus fort.

Sinon...On pourrait peut-être parler du stade vide à Marrakech, qui enlevait un peu de magie à cet évènement d'envergure qui aurait eu des dizaines de milliers de spectateurs en Europe, en Asie ou aux États-Unis... mais bon j'ose espérer que les occasions de courir devant de grandes foules viendront...!

Maintenant, c'est l'heure des XC!!! On se voit sur les parcours!!



Back to Home

Propulsé par Medalist