Charles Philibert-Thiboutot

1500m//5000m Club d'athlétisme de l'Université Laval, Québec

Bye Bye 2014

La photo de couverture de ce post est celle du dernier droit au 1500m du championnat canadien senior d'athlétisme en juin dernier.

Quand j'ai fait le tour des photos qui auraient pu être utilisées, j'avais énormément de misère à en trouver une qui résumerait mon année au complet.

Cependant, celle-ci a retenu mon attention pour plusieurs raisons. Plusieurs raisons qui vont me permettre de vous présenter en revue mon année.

Le dernier 100m d'un 1500m est une partie critique de la course. Surtout, comme il est le cas dans la photo, dans une course stratégique de championnat où le départ est lent.

Malgré notre niveau de forme qui peut être très élevé, que notre meilleur temps à vie soit meilleur de 1 ou 10 secondes que celui de nos adversaires, si on n'est pas capable d'embrayer à la vitesse supérieure et d'enclencher les turbos dans cette portion finale de la course, les temps courus auparavant ne valent rien. Il faut être en mesure de ressortir fort dans la portion finale, peu importe le rythme imposé dans les tours précédents.

Au moment précis où cette photo a été prise, je courais le dernier 100m d'une course qui a été une grande partie du dessin de mon année 2014. Cette course en particulier, puisque qu'elle représente la première fois que je prétendais à une place sur le podium du plus prestigieux des championnats nationaux en athlétisme. (championnat canadien senior, étant le niveau le plus élevé comparé au championnat junior ou universitaire)

La première fois que j'étais une opposition sérieuse à Nate Brannen, double olympien sur la distance.

Et la première fois que j'assumais mon rôle de relève canadienne dans la distance.

Je m'explique. Cette 2e place m'a fait réaliser tout le chemin parcouru depuis que j'avais commencé à courir, mais surtout, m'a fait réaliser que je voulais me donner l'effort de rejoindre les grands du sport. Ceux qui sont allés aux championnats du monde, aux olympiques, ceux qui ont leur nom immortalisé dans les livres des records.

Une réalisation qui, pour bien des athlètes, est claire et nette et représente un rêve, un objectif dès le plus jeune âge. Pour moi, quelqu'un de réaliste et terre-à-terre, ce n'est pas avant cette course que j'ai assumé cette réalité. Si je mets les efforts, et seul le temps me le dira, peut être que je pourrai vivre le rêve olympique. Je suis prêt à prendre le risque de faire l'entraînement ma priorité #1 pour poursuivre ce but.

2014 fut donc un point tournant dans ma carrière d'athlète. Et c'est surement cette photo qui, dans son histoire implicite, reflète le plus tous les changements, la progression et les émotions que j'ai pu vivre dans cette année extraordinaire.

Mais bon, assez d'émotions. Maintenant, un retour sur 2014 un peu plus léger. Le dernier sprint d'une course étant très important, comme mentionné avant, pourquoi pas continuer sur cette lancée pour passer l'année en revue.

Sprint final au 1500m du championnat canadien universitaire CIS, où j'ai remporté l'or. Resté sur l'appétit de l'argent au 3000m la vieille, je me suis dit mot pour mot pour me crinquer avant la course «personne ne le veux autant que toi, l'or». Cette photo personnifie bien cet état de pensée; je crois qu'on aurait mis un mur de brique dans mon chemin et j'aurais passé à travers pour remporter cette course.

Le finish du Miracle Mile au Harry Jerome, une de mes chaudes luttes avec Nate Brannen dans l'été. C'est dans cette course que j'ai fracassé pour la première fois la barrière du sub 4 mile avec un 3:57. Même si c'est encore une 2e place, rentrer dans le club mythique des sub 4 milers reste en soi très spécial.

Finish au 800m du Copenhagen athletic games. J'ai participé pour la première fois cet été à une tournée de compétitions en Europe, quelque chose qui fait partie du calendrier de tous les coureurs internationaux. Courir en Europe est très différent; c'est comme si on faisait partie d'un spectacle, devant une foule qui adore le sport. Pas habituel pour l'athlétisme, du moins, en Amérique du Nord.

Si on regarde attentivement, je suis loin en arrière, bien en dehors du focus de la caméra. Le finish de la coupe continentale de l'IAAF, où je suis arrivé 8e et dernier. Toutefois, j'ai retiré énormément d'expérience de cette course, qui était du niveau d'une finale olympique. Il ne va pas sans dire que je serai plus prêt à affronter les grands noms dans ma prochaine rencontre internationale.

Enfin, une photo du finish au championnat canadien universitaire CIS de cross-country. Après une saison courte à essayer de me mettre en forme malgré des blessures, j'arrive 3e au championnat pour aider l'équipe de Rouge et Or à monter sur le podium en équipe une 3e année de suite, avec une 3e place. Ce championnat en particulier fut très intense en émotions puisqu'il représentait mon dernier championnat de cross au sein d'une équipe universitaire. Ce sont maintenant des souvenirs que je vais chérir toute ma vie, et qui vont faire que j'aurai le Rouge et Or tatoué sur le coeur à tout jamais.

Vous remarquerez, il y a quelque chose en commun à toutes ces photos...

Je dois travailler mon expression faciale à la fin d'une course!!!

Bonne année 2015!

Back to Home

Propulsé par Medalist